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Petit retour sur le sujet : Il semblent y avoir deux déclarations de sa part : celle relevée par Claude Guillon dans une interview au magazine "le Un", et une autre, qui est une paraphrase plus courte de la première dans une interview au Point.
La première : « La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi [sic pour la maj.], dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif: le Roi n’est plus là! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures: ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. »"
La deuxième : Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. »
Donc, si je comprends bien ce qu'il dit, c'est qu'en l'absence du roi, il est nécessaire d'avoir quelqu'un pour occuper ce vide symbolique, cette incomplétude de la démocratie : Un homme fort, un sauveur, "l'homme providentiel", en gros...
Un homme fort pour sauver la France de la démocratie, ça vous rappelle rien ? parce que franchement, quand il cite Napoléon et De Gaule, j'ai l'impression (a cause de son "notamment") qu'il laisse une place, un nom en suspend, qu'il évite de mentionner quelqu'un... Et dans l'histoire de la France post-1789, qui a partagé avec eux ce statut de sauveur, d'homme providentiel, qui a fait l'objet de ce culte, devenant un "incarnation de la nation", ce que Macron pourrait qualifier de substitut au roi ? Un certain Philippe Pétain (oui, il y a des différences notables entre ces trois personnages, mais sur ce point là, la similitude est frappante, il n'y à qu'a voir comment certains nationalistes se sont emparés de l'image de De Gaule ces dernières années)...
L'idéal qu'exprime Macron ici, ce n'est pas tant celui de la monarchie autoritaire, que cette vieille lune réac et nationaliste qu'est l'incarnation de la nation dans une personne, quelque soit le régime derrière, avec tout ce que ça comporte d'unanimisme et de suppression des voix divergentes...
C'est flippant, et ça montre bien que les néo-libéraux, dont les discours sont remplis d'appels à la liberté (économique) sont tout à fait disposés à accepter un régime autoritaire, du moment que ça assure le maintien de leurs profits et l'application de leurs thèses économiques...