1 lien privé
Douglas Adams et notre rapport aux technologies.Je traduit approximativement, pour ceux que ça intéresse :
"J'ai mis au point un ensemble de lois qui décrivent nos réactions face aux technologies :
1-Tout ce qui était déjà présent au moment de votre naissance est normal et ordinaire, le monde marche juste "naturellement" comme ça.
2-Tout ce qui a été inventé entre vos 15 et vos 35 est nouveau, excitant et révolutionnaire, et vous pourrez probablement faire carrière dedans.
3-Tout ce qui à été inventé après vos 35 ans est contre l'ordre naturel des choses."
J'aime beaucoup se genre d'ironie. Mine de rien, Adams tape sur tout le monde, au delà des classe d'âge :
- ceux pour qui les technos sont un acquis et qui ne souhaite pas se poser de questions sur leurs éventuelles conséquences ni modifer leurs habitudes (cf les fanatiques de la voiture)
- ceux pour qui toute innovation technologiques est bonne, toujours sans se poser de question sur les impacts (cf les "solutionnistes" façon gourous TED, pour qui tout problème social ou politique est soluble dans les technos du net)
- et enfin sur les réacs et anti-technos en tout-genre, pour qui tout changement est mauvais quoi qu'il arrive, surtout si il menace leurs positions dominantes (au hasard, les majors et les ayants droits ?)
J'aurais presque envie d'étendre ces règles au changements sociaux et politiques...
Article11 - « À jouer la guéguerre des machines, nous serons toujours perdants » - Ferdinand Cazalis
Chouette interview sur le développement des drones militaires.
La conclusion est particulièrement intéressante, et peut être étendue à d'autre domaine, notamment la surveillance et les libertés sur le net, et qui rejoignent assez la reflexion de Peter Sunde sur le problème des geeks avec la politique.
Petits extraits :
"Les usages subversifs de la télécommande restent à inventer et à discuter. De façon générale cependant, il faut se méfier de cette croyance selon laquelle des gadgets technologiques peuvent remplacer des stratégies qui restent toujours, en dernière instance, humaines et sociales."
"Le piège serait d’envisager uniquement des contre-mesures techniques. Il nous reste des marges de manœuvre politiques, c’est-à-dire qui intègrent des ripostes techniques sans s’y réduire. Ce qui est certain, c’est qu’à jouer la guéguerre des machines, nous serons toujours perdants."
Et pour la route :
"Pour moi, la problématique se pose ainsi : quelles synthèses antagoniques pourrait-on imaginer ? Quelles synthèses ludiques, esthétiques, détournées ? On revient alors à une question fondamentale : qu’est-ce que c’est qu’une machine ? Dans le texte sur Kafka de Deleuze et Guattari, la machine n’est pas simplement la machine à écrire. La machine c’est : la machine à écrire, le bureau sur lequel elle est posée, l’employé de bureau qui tape dessus, les couloirs, et toute une série de discours et d’affects qui vont avec. La machine, c’est tout cela : une série d’agencements. Le pouvoir politique et militaire a produit le pire des agencements possibles ; à nous de réagencer d’autres machines, qui ne soient pas réductibles à leurs appareils, à leurs engins – et dont certains seront à envoyer à la casse !"
Pour résumer : se contenter d'améliorer les technologies ne résoudra jamais aucun problème, il est essentiel d'en contrôler les usages... et c'est la que la politique devient importante.
"Si tu ne t'occupe pas de la politique, la politique s'occupera de toi..." je ne sais plus de qui c'est et c'est un peu un vieux cliché, mais c'est ce que m'évoque les propos de Sunde...